Voici la deuxième fois en quatre ans que je suis provisoirement contraint de prendre des paracétamols contre la douleur, Efferalgan la
première fois, Doliprane cette fois. Mise à part l’efficacité assez décevante de ces cachets sur ma douleur, j’ai constaté à chaque fois l’installation d’un état nauséeux permanent, avec
totale perte d’appétit et digestion paresseuse du peu que je mange, ainsi qu’une désagréable bouche sèche en permanence. Pourtant, lorsque j’étais plus jeune, j’avais déjà eu l’occasion
d’utiliser ponctuellement ces antidouleurs, qui n’avaient pas eu ces inconvénients.
Or je viens d’apprendre que le paracétamol est désormais importé à 100 % d’Asie, notamment de Chine, et que
plusieurs acteurs de la santé s’inquiètent du manque de contrôle exercé sur ces lointains sites de production. En particulier, ces semeurs d’alerte pointent la baisse de
qualité de cette molécule et soulignent qu’aucun recours ne serait possible en cas de malfaçon majeure du fait de la complexité de la filière.
Il faut savoir que, pour le paracétamol et nombre de médicaments, particulièrement les génériques, seule la phase de
conditionnement final se déroule désormais en France. En 2008, la fermeture de la dernière unité de production européenne de paracétamol, détenue par Rhodia à Roussillon, dans l’Isère,
fut justifiée par le prétendu manque de rentabilité de l’atelier. Depuis,une enquête auprès du personnel de Sanofi-Aventis, gros client de Rhodia, nous a confirmé la dégradation sensible de
qualité du paracétamol chinois. On y trouverait des sous-produits dont on ne connaît pas les effets sur la santé ; le syndicat évoque même des lots contenant « des salissures indignes de
la fabrication de spécialités pharmaceutiques, poils de balai, insectes et autres ». Le problème est que les sites de synthèse des matières actives chinois ou indiens sont
inspectés en moyenne cinq fois moins que les sites européens et, pendant ce temps, l’AFSSAPS fait la pie crevée tant qu’il n’y aura pas un gros scandale…
Michel Dogna
Je viens d'aller à la pharmacie, je demande de l'aspirine, ils me disent qu'ils n'en avaient plus et m'ont proposé
du doliprane (paracétamol).